Érigé le long du rivage, un mur de soutènement sort de terre à l'Ile Chevalier. Alerté par des associations, le préfet vient de saisir le procureur.
Les travaux entrepris en 2005 ont repris il y a quelques mois à la pointe de l'Île Chevalier. Des travaux de restauration du manoir accompagnés d'une reconstruction du mur de soutènement des 7hectares de la propriété. Une construction dénoncée par plusieurs associations de protection de l'environnement. Elles estiment que les travaux ont été réalisés sans autorisation et demandent la démolition du mur et une remise en état des lieux. Le préfet vient de transmettre au procureur de la République le procès-verbal de l'inspecteur de l'Équipement. Une procédure pour construction illégale sur le domaine public maritime est désormais dans les mains de la justice. Une illégalité que réfute Philippe Combes. Le propriétaire des lieux se défend en expliquant avoir pris conseil auprès de la direction départementale de l'Équipement il y a plusieurs années.
Soutènement
«Le mur de soutènement en pierres sèches existait à la fin du XVIIIe siècle. Après avoir été détérioré au fil du temps, en 2003 et 2004, les tempêtes ont fait tomber des arbres du parc. Sur les conseils de la DDE, à l'époque, et d'un cabinet d'avocats, j'ai entrepris de reconstruire le mur, en le reculant là où la mer avait grignoté la terre», plaide-t-il. En attendant la décision du procureur de la République, la construction de l'épais mur, réalisé en béton et pierres apparentes, continue pour empêcher la mer de poursuivre son travail d'érosion. «Sans priver les promeneurs de la vue du manoir», souligne son propriétaire qui se dit soucieux «de faire vivre le lieu qu'il serait bien dommage de cacher».
Pas de servitude de passage
De l'autre côté de la propriété, les travaux de construction du mur d'enceinte sont pourtant stoppés. La conséquence, cette fois, d'un manque fâcheux. Philippe Combes reconnaît avoir oublié de déposer une demande de permis de construire spécifique pour la réalisation de l'ouvrage. La zone NDS dont le classement interdit d'ailleurs toute construction nouvelle. À terme, il souhaite pourtant boucler sa propriété d'un mur de près d'un kilomètre de long et sécuriser à la fois son domaine et le cheminement piéton dont il se dit responsable, en l'absence de servitude de passage sur l'île. Une servitude dont plusieurs communes littorales, dont Pont-l'Abbé, n'ont pas souhaité se saisir sur les îles, conduisant les Amis des chemins de ronde à interpeller le préfet pour demander sa mise en oeuvre. Interrogé, le maire Daniel Couïc n'a pas souhaité évoquer ce dossier en raison du contentieux en cours.
Jean Le Borgne
Le Télégramme - Pont-l'Abbé - 18 novembre 2009